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Les fêtes de fin d’année approchent et Covid ou pas Covid, il est tout de même important de les célébrer. Dans la mesure du possible et tout en étant responsable ! Pour vous accompagner dans ces fastueuses préparations, j’ai décidé de vous faire un article spécial Noël. Celui-ci vous permettra de revenir aux origines mêmes de la fête, mais aussi de découvrir le travail des artistes dans cette thématique.

Enfin, entre deux achats de cadeaux, je vous propose aussi une petite compilation de cadeaux artistiques. Vous trouverez, pour tous les budgets, un éventail de cadeaux artistiques pour votre famille, vos amis, vos enfants… De quoi faire plaisir à tout le monde ! Commençons sans plus tarder, sur un air de Mariah Carey, cet article !

Aux origines premières de Noël

Avant d’être une fête ultra commerciale, Noël est aussi une fête religieuse. Le 25 décembre célèbre la naissance de Jésus-Christ dans le berceau… Ce que tout le monde ne sait pas, c’est que Noël est aussi une fête païenne, qui n’a donc aucun rapport avec la religion.

Ce rite païen visait à célébrer le solstice d’hiver, c’est-à-dire le changement radical d’un pôle à l’autre. Pour notre hémisphère, le Soleil est situé le plus loin de notre pôle. Pour autant, les jours passants, le soleil revient de plus en plus dans notre hémisphère. Ainsi, le 25 décembre, jour du solstice d’hiver était célébré le Sol invictus, le soleil invaincu. A partir de ce jour, le soleil renaît. Le solstice tombait malencontreusement le 25 suite à la réforme du calendrier par Jules César. Une erreur attribuée aux calculs de Sosigène, le créateur du calendrier Julien.

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Disque dédié à Sol Invictus. Argent, œuvre romaine, IIIe siècle ap. J.-C. Provenance : Pessinus (Bala-Hissar, Asie mineure)

La renaissance du soleil

Dans les pays nordiques cette célébration du solstice est d’autant plus importante que les jours d’hiver sont très courts. Les pays bénéficient de très peu d’ensoleillement, ce qui joue beaucoup sur le moral.

La tradition de la célébration du soleil remonte à l’époque Viking. La fête de Noël au Danemark et dans les pays scandinaves s’intitule Jul ou Yule selon les écritures (prononcé Youl). Elle célèbre le retour de la lumière soit le nouveau solstice.

La renaissance du soleil que nous trouvons dans les rites païens fait penser à la nativité, la naissance de Jésus. Il apparaît comme un soleil, un renouveau pour les chrétiens. Le but même de Noël est alors le même.

Quid du sapin de Noël?

Justement, l’arbre de Noël a également un rapport avec l’enfantement. Ses origines seraient liées aux celtes qui associaient chaque mois de l’année à un arbre. L’épicéa étant celui de décembre, lié à la fête de la renaissance de Noël. De nombreuses théories existent pour cet arbre.

Dans les cultures nordiques, l’arbre de Noël est une référence à Yggdrasil l’arbre-monde de la mythologie nordique. Son nom signifie le Redoutable et renvoie à Odin le dieu principal. Cet arbre sacré relie les mondes entre eux : le monde des dieux, celui des humains et enfin celui de l’obscurité. On les appelle plus communément Ásgard, Midgard, Niflheim. L’arbre enraciné dans ce dernier est un passage entre les deux premiers. A l’occasion du solstice, le soleil revient sur terre par ce passage.

La tradition arrive tardivement en Europe, c’est aux alentours de 1520 que les sapins de Noël apparaissent en Alsace.

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Yggdrasil – Gravure de Oluf Bagge – 1847

Et le Père Noël alors ?

Le personnage le plus emblématique des fêtes de fin d’année n’est pas Jésus-Christ mais avant tout le Père Noël ! Ses origines sont très nombreuses. Je vais vous en expliquer deux différentes.

La première est une fois de plus reliée au soleil et à la Lumière. Le Père Noël serait en effet, le symbole du dieu grec Apollon qui conduit le char du soleil.

Ainsi notre fameux bonhomme rouge serait celui qui apporte le soleil sur la terre. Par analogie, on peut faire le rapport entre le soleil et les cadeaux qui rendent heureux tous les enfants (et les adultes) sur Terre. En réalité, il s’avère qu’à partir du solstice d’hiver, les jours commencent à rallonger, donc la lumière revient progressivement.

De manière plus commune, le Père Noël est l’héritier de Saint-Nicolas. Nicolas de Myre est un saint chrétien qui récompense les enfants sages le 6 décembre. Cette tradition est toujours vivace dans de nombreux pays européens, du nord-est en particulier. Y compris en France, surtout en Alsace-Lorraine.

Un personnage aux formes et couleurs changeantes

On s’inspire de ce Saint pour créer et populariser le Père Noël. Il a les mêmes symboles, une longue barbe et une fourrure blanches, puis des rennes à la place d’un âne.

Il est importé aux Etats-Unis au 18ème siècle par les Hollandais, avant qu’il ne soit bien connu en Europe. A priori, un conte de Clement Moore intitulé A visit from Saint Nicholas aurait permis cette célébrité en Amérique.

Dès lors, le personnage est utilisé par Coca-Cola, qui porte les mêmes couleurs que la marque. La légende urbaine veut que Coca aurait modifié les couleurs du Santa Claus pour sa pub. Ceci le faisant passer d’un costume vert à rouge.

Une fausse idée qui se dément par l’utilisation fréquente du Father Christmas dans la publicité. Notamment par l’illustrateur Thomas Nast pour Harper’s Weekly, un magazine hebdomadaire publié entre 1857 et 1916.

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Santa Claus, « Ils savaient ce que je voulais » – Coca Cola – 1931

L’importance de la publicité dans le mythe du Père Noël

En réalité, le Père Noël est souvent représenté de différentes couleurs, en habits bruns ou bien jaunes. Ce sont surtout les couleurs de la publicité de Coca-Cola qui fixent le blanc et le rouge.

Finalement Coca-Cola n’a fait que normaliser l’idée d’un Père Noël joufflu et bedonnant. Cela s’est fait en choisissant de s’orienter vers une clientèle plus enfantine. Haddon Sundblom, illustrateur d’origine suédoise, représente le Père Noël avec de grosses joues rougissantes et un ventre proéminent. Il s’inspire des illustrations de Jenny Nyström, également suédoise. Elle représentait des lutins rappelant la légende de Saint Nicolas.

C’est après la Seconde Guerre Mondiale que le Père Noël devient connu de tous, la preuve que l’hégémonie américaine touche tous les secteurs. Dans l’après-guerre l’influence américaine est majeure, j’en ai parlé dans mon article sur le conformisme culturel.

Noël sous l’œil avisé des artistes

Les fêtes de Noël au cœur de la culture populaire

Et qui dit culture populaire dit Andy Warhol. Le pape du pop art est plus qu’au cœur du sujet puisque comme moi, il voue un amour inconditionnel à cette fête, et ce, depuis sa tendre enfance. Un amour lié aux signes de la consommation de masse et à ceux de la culture populaire qu’il magnifie dans ses travaux. Pour lui, Noël c’est une grande partie de la culture américaine, une fête très pop, à son image.

D’ailleurs en 1978, il n’hésite pas à s’immiscer dans le costume du Père Noël pour la couverture du High Times. L’ensemble se fait en compagnie de l’écrivain Truman Capote, déguisé quant à lui en lutin :o)

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Truman Capote et Andy Warhol lors du shooting photo pour la couverture de High Times Magazine, 1978

Avant le pop art, les cartes de vœux

Ce que l’on ignore souvent chez Warhol ce sont ses antécédents artistiques peu connus de designer graphique. Il est vrai que Noël ne l’a pas inspiré uniquement par son côté exubérant et ultrapopulaire. Pourtant ce sont les cartes de vœux qui sont à l’origine de son succès. En effet, il inonde les nombreux grands magazines de ses illustrations colorées.

A cette occasion, il fait même de la réclame pour des boutiques de luxe. Surtout pour la célèbre marque Tiffany and Co de 1954 à 1962. Les images sont innovantes et fantaisistes. Elles éclipsent celles surfaites de Noël, tout en gardant leurs symboles iconiques comme le houx ou le sucre d’orge.

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Arbre de Noël – Andy Warhol – 1957

Un peu de polémique au cœur de la féérie

Vous vous rappelez très certainement de Tree, l’arbre polémique de l’artiste américain Paul McCarthy. Exposé brièvement sur la Place Vendôme à l’occasion de la FIAC 2014 « Hors les murs », l’arbre a fait grandement parler de lui et couler beaucoup d’encre. Pour cause, sa ressemblance ambiguë avec un plug anal ! De quoi émouvoir et déstabiliser les quartiers chics parisiens.

L’artiste a plus que réussi son affaire, amusant les uns, choquant les autres. L’œuvre reste bien entendu évocatrice, mais elle est avant tout de l’art abstrait. Faire parler et déranger : mission accomplie.

L’œuvre est d’ailleurs vandalisée à deux reprises, ce qui pousse McCarthy à renoncer à sa réinstallation.

Censure quand tu nous tiens et viens attester du tabou encore très fort existant autour de la sexualité.

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Installation Tree – Paul McCarthy – 2019 sur la Place Vendôme – © Abaca

Déclinaison de tons

Personnellement, j’aime beaucoup cet artiste car il me fait rire! Il critique en clouant le bec à toutes les hypocrisies coincées de nos sociétés prétendument ouvertes d’esprit.

Le plus drôle c’est que McCarthy ne s’est pas arrêté là. Il a fait de Noël un vaste terrain de jeu et ce depuis 2001. Sa statue Santa Claus¸ plus connue sous le nom de Buttplug Gnome, trône fièrement à Rotterdam. L’objet du scandale est de nouveau un arbre de Noël tenu par le gnome. Ce qui laisse penser à l’attrait de McCarthy pour le conifère.

Pour autant, la forme ne laisse pas indifférent ! Il est vrai, l’innocence du personnage est bafouée, pour le grand plaisir de l’artiste. L’objet sexuel détonne avec le rôle du Père Noël.

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Père Noël avec plug anal – Paul McCarthy – 2001 – Photo drhenkenstein

à la monnaie de Paris

Le plus hilarant dans l’affaire reste l’exposition Chocolate Factory de notre cher McCarthy à l’occasion de la réouverture de la Monnaie de Paris. Du 25 octobre au 4 janvier 2015, les œuvres délirantes de l’américain jalonnent les lieux. Cette première exposition personnelle française est adaptée d’une première Chocolate Factory à New-York.

Qui dit Monnaie de Paris dit forcément pièces en édition limitée. Pour l’occasion une médaille dorée à double face avait été façonnée avec la participation de l’artiste lui-même. Elle représente de chaque côté les deux pièces propices au scandale dont je viens de vous parler. Ironie du sort, le modèle et ses déclinaisons sont en rupture de stock sur le site.

Chocolate factory

 En accord avec le titre de l’exposition, des petites collections de chocolats ont vu le jour. Toujours à l’effigie de Tree et du Père Noël. Le tout en partenariat avec la Chocolaterie Damiens et avec l’aide de Guy Savoy.

La vocation de la Monnaie de Paris est d’être un lieu de création. Elle réveille l’intérêt des artistes et leur permet de réaliser des projets qu’ils n’auraient jamais pu envisager autrement. Chaque rendez-vous d’art contemporain est aussi accompagné par des éditions uniques.

Elles sont conçues spécialement par les artistes en collaboration avec les artisans de la Monnaie de Paris, d’où l’apport de Guy Savoy qui y détient un restaurant.

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Père Noël en chocolat – Chocolate Factory – Paul McCarthy x Guy savoy – 2019 (image tirée du dossier de presse)

Le cinéma de Noël

Impossible pour moi de parler de Noël sans les fameux films de Noël. Je ne parle pas des films un peu cucul diffusés les après-midis de décembre.

Je souhaite m’attarder sur un film en particulier qui est mon film animé préféré de tous les temps.

Il s’agit de L’étrange Noël de Monsieur Jack, un film d’animation réalisé en 1993 par Henry Selick. Le film est réalisé d’après une idée originale de Tim Burton et un scénario à l’écriture foisonnante et riche signé Caroline Thompson.

On croit souvent à tort que Tim Burton en est le réalisateur, mais non! Bien entendu, il est présent tout au long de la préparation. De l’idée de départ à sa sortie.

En effet, trop occupé par le tournage de Batman, le défi, il délègue quelque peu son rêve en le confiant à Henry Selick et aux studios Disney. Néanmoins, sa création est incroyable, il s’inspire d’un poème intitulé Twas the night before Christmas.

Tout fait sens

 Les plus aguerris auront peut-être fait le rapprochement à l’heure qu’il est. Le poème dont je viens de vous parler est celui qui a rendu populaire le Père Noël aux US. Comme quoi tout est relié!

Il s’avère que derrière le film d’animation, il y a Tim Burton, un cinéaste passionnant et passionné qui s’interroge sur le sens de la vie. 

Jack Skellington est le personnage principal. Considéré comme le maître de l’épouvante dans sa ville Halloween, il est plus que fatigué par la fête du même nom. Lors d’une promenade en forêt il tombe sur sept portes, dont l’une donnant sur la ville de Noël.

«Vous êtes vous demandé d’où provenaient les fêtes ? Non…? alors suivez-moi voici l’entrée secrète » dit la voix off qui ouvre le film en désignant l’arbre aux fêtes.

l’histoire

Jack « le roi des citrouilles » est le grand ordonnateur des festivités d’Halloween.

Lassé, il décide de partir et découvre par hasard la ville de Noël qui rayonne de joie et de liesse. Il rentre alors avec la ferme intention de contrôler la fête de Noël et kidnappe le Père Noël. La fête originelle devient alors un cauchemar qui sème la panique.

Tim Burton présente d’abord deux mondes nettement opposés, Halloween et Noël. La mise en parallèle des deux fêtes se fait dans un premier temps à travers une évocation manichéenne du Mal contre le Bien.

L’univers d’Halloween d’abord. Il est peuplé de créatures insolites et repoussantes. De même, qu’il se présente dans une dominante noir et blanc ou de jaune fade par opposition à Noël ville multicolore. Ensuite, « Christmas Town» qui présente un tout autre visage : blancheur de la neige, sourires, baisers, joie, cadeaux, familles, maisons, autant d’éléments caractéristiques du bonheur qui n’évitent pas toujours une vision quelque peu conformiste.

Au départ nettement séparés, les deux mondes progressivement se côtoient et finissent par se mélanger.

Pourquoi l’étrange noël de Mr. Jack est un film spirituel… 

On plonge alors dans un univers beaucoup plus subtil et nuancé. On découvre un monde non plus en noir et blanc ou en couleur mais « en palette ».

L’individu exprime ainsi dans la fête qu’il n’est pas cet être fait d’un seul bloc et sans nuances mais au contraire une personne complexe, avec des ambivalences.

La fête dans laquelle il n’y a plus de règles, permet d’exprimer et d’exorciser tout ce qui touche profondément l’existence humaine. L’amour, la vie, la mort, la souffrance, la beauté mais aussi le mal, etc.

L’inversion des deux univers transporte donc le film dans une dimension spirituelle. Le film laisse entrevoir une exploration de l’universel qui s’exprime dans la quête du bonheur et du sens.

Cette quête se cristallise dans le personnage de Jack. Son cheminement intérieur représente ni plus ni moins celui d’une conversion et d’une renaissance.

initiatique

Au début de l’histoire, c’est un personnage qui n’est pas en accord avec lui-même. Admiré de tous, on apprend cependant que c’est un personnage mélancolique, torturé, malheureux, las de la vie malgré le succès.

Ce constat intérieur va le pousser hors de la ville d’Halloween pour arriver dans la forêt. Cette dernière est le lieu du passage et de l’inconnu qui sera pour lui le début d’un réveil intérieur. C’est à travers un arbre, symbole de la vie, que le voyage vers Noël s’effectue.

Détail intéressant, c’est le souffle, image de l’Esprit dans la spiritualité chrétienne, qui pousse Jack à entrer dans l’arbre.

C’est alors la grande découverte, le choc pour notre héros : les gens sont heureux et la vie a remplacé la mort. Plus de cauchemars ni de misère, la paix règne.

Je passe ici sur beaucoup de détails pour en venir au fait mais vous pouvez retrouver une analyse filmique très détaillée juste ici.

mr jack arrive au pays de noël

Capture d’écran de L’Etrange Noël de Mr. Jack d’Henry Selick d’après une idée originale de Tim Burton

et universel ?

À la fin, à travers la conversion qu’opère le personnage de Jack, Tim Burton dévoile le sens de son film.

En effet, ce que démontre le réalisateur, c’est la dimension sacrée de la fête comme lieu d’expression de l’universel de l’existence humaine.

Dans la fête, l’individu exprime ce qui le dépasse. Aussi le sens ne vient pas tant des rites que du cœur de l’homme et de sa foi en la vie.

Le personnage de Jack en fait l’expérience puisqu’il découvre qu’au-delà du fonctionnement des fêtes ce qui compte avant tout, c’est l’amour qui s’y exprime et les liens qui sont tissés.

Ainsi, le vrai esprit de la fête vient de l’intérieur de l’homme, comme force de vie et d’espérance. Mais également, comme volonté de lutter contre l’absurde, le mal et la souffrance.

Avoir le sens de la fête devient ainsi une manière de vivre et d’être au monde. C’est pourquoi j’aime tant ce film d’animation qui n’a rien d’enfantin!

Une fête de Noël plus que critiquée

Loin des considérations humanistes et existentielles de Tim Burton, on l’a vu et revu, Noël est une fête on ne peut plus commerciale. Sa vocation première actuelle est de faire vendre.

Ok on ne voit pas toujours, ni tous, cela sous cet angle. Noël c’est avant tout une fête de famille, un moment de célébrations et de joie. Cependant, certains artistes aiment nous rappeler le consumérisme omniprésent et inhérent de cette fête.

Pour vous démontrer ceci, j’ai choisi deux artistes particuliers. L’un que vous connaissez certainement, dont j’ai d’ailleurs parlé dans cet article. Il s’agit de Banksy.

Cet artiste originaire de Bristol ne se dévoile pas, pour autant il dévoile aisément ses convictions. Pour cause, il a réalisé de très nombreuses fresques évoquant Noël et ses frasques commerciales.

Dénoncer pour mieux sensibiliser

L’une de ses œuvres les plus connues en rapport avec Noël est une fresque réalisée en 2019 à Birmingham . On y voit les rennes du Père Noël aux côtés d’un sans-abri sur un banc public.

L’œuvre est poétique et pleine d’espoir, néanmoins elle nous interroge sur le sort des personnes sans domicile fixe et sans-abris. La mise en scène prête à s’émouvoir, d’autant plus que Banksy partageait un petit texte accompagnant la photo sur instagram.

« Dieu bénisse Birmingham. Lors des vingt minutes au cours desquelles nous avons filmé Ryan sur ce banc, des passants lui ont donné une boisson chaude, deux barres de chocolat et un briquet – sans qu’il n’ait demandé quoi que ce soit »

des rennes et un SDF sur un banc

Banksy, fresque de Noël, 2019

Rendre le moins beau, attrayant et festif

Bordalo II est également un street artiste, d’origine portugaise. Son travail consiste à réutiliser des matériaux indésirables pour les transformer en œuvres d’art. Activiste écologique, il utilise son art pour dénoncer aussi la surconsommation de plastique qui tue la faune. Pour ceci, il crée des animaux avec les déchets plastiques.

Son bestiaire est conséquent et contient de nombreuses espèces en voie de disparition. Une manière frontale de provoquer les individus en dénonçant leur usage abusif des matières plastiques.

A l’origine l’artiste est issu du graffiti. Pour le travail dont je vous parle, il retourne à cette pratique. En effet, pour représenter Noël et son aspect de surconsommation il crée un paquet cadeau géant à partir d’une poubelle. De quoi en dire long en utilisant peu de choses

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Notre cadeau à Mère Nature – Bordalo II – 2016 (photo extraite de son facebook)

Utile 1 mois sur 12

Je vous parlais à l’instant de la société de surconsommation, une société qui ne lésine pas dans la production infernale d’objets à durée limitée. Parmi ceux-ci, le sapin de Noël. Les conditions de production sont désastreuses pour un objet qui ne sert que quelques semaines dans l’année…

Le sapin de Noël de Philippe Parreno tend en ce sens à démystifier cet arbre symbolique, dont j’ai expliqué les origines plus tôt. Il considère ce conifère comme une œuvre d’art les 11 premiers mois de l’année. L’œuvre-objet présente bien l’inutilité du sapin jusqu’à la fête promise et en dehors de ce cadre.

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Sapin de Noël – Philippe Parreno – 2017 – Photo © Art Basel

Tips cadeaux

Qui dit Noël dit cadeaux ! Si vous n’êtes pas de ceux qui prévoient ceux-ci à l’avance, je vous ai préparé une petite compilation. Des cadeaux oui, mais surtout de l’art aussi !

D’accord, vous allez directement me dire que l’art ce n’est pas donné à tout le monde ! Oui, je suis tout à fait de votre avis. Cependant, il y a des substituts qui permettent d’acquérir des petites pièces d’art à moindre coût.

Un projet d’art et de paix

Tout d’abord, vous pouvez participer au projet d’art de Yoko Ono. War is Over (if you want it) dont j’ai parlé dans un article consacré à l’artiste, a un but global de paix et d’harmonie. Vous pouvez partager ces idéaux en offrant, ou en vous offrant, un t-shirt, un poster, une coque de téléphone sur le site !

Le projet a aujourd’hui 30 ans et promeut toujours les mêmes idéaux. War is Over (if you want it) a pris des formes extrêmement variées dans l’espace public jusqu’à aujourd’hui. On la retrouve via des publicités dans la presse, de grands panneaux publicitaires, des affiches, écrits dans le ciel par un avion.

Des expériences sensorielles

Offrir un présent c’est aussi quelque part offrir une expérience. Pour concrétiser cela, je vous conseille les livres expérimentaux d’Adrien M et Claire B. Je leur consacre un article sous peu, mais j’en parle aussi dans cet article.

Leurs ouvrages sont en réalité augmentée et produisent une immense claque esthétique. La compagnie Adrien M et Claire B, c’est la rencontre surprenante entre les nouvelles technologies, la poésie et l’onirisme.

En effet, grâce à la création d’un logiciel nommé « Emotion » ils créent un imaginaire numérique et animiste via l’outil informatique.

La neige n’a pas de sens, est une monographie consacrée au travail de la compagnie. L’ouvrage présente des documents inédits sur les processus de création et un riche entretien avec Claire Bardainne et Adrien Mondot. Mais surtout, une série d’œuvres en réalité augmentée, conçues spécifiquement pour ce livre, vient compléter l’ensemble.

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La neige n’a pas de sens – Éditions Subjectile – Adrien M et Claire B – 2016

et surtout esthétiques !

Le second ouvrage Acqua Alta est un livre pop-up, un peu plus coûteux mais plus complet en termes d’expérience. Il fait un très beau cadeau de Noël.

En effet, à travers une tablette, les dix doubles pages du livre deviennent de petits théâtres, où se déploie une forme dansée grâce à l’application. Cette dernière a été développée sur mesure.

Acqua Alta au départ c’est un spectacle de théâtre visuel qui raconte l’histoire d’une femme et d’un homme dans une maison. La routine du quotidien les conduit à se disputer. Mais un jour de pluie, tout bascule. La montée des eaux engloutit la maison et la femme disparait.

Ainsi débute une histoire à la fois individuelle et universelle : celle d’une perte et d’une quête.

Pour des budgets plus conséquents

Si l’envie vous prend de gâter un proche ou l’être aimé je ne peux que vous conseiller le site Artsy. C’est une plateforme en ligne qui permet de découvrir et d’acheter, mais aussi vendre de l’art.

Les œuvres de Banksy s’arrachent pour quelques milliers d’euros. Les pièces les plus emblématiques se vendent généralement aux enchères. Cependant, vous pouvez également contacter directement les galeristes, plus rarement les artistes pour acquérir l’une de leurs pièces.

Par exemple, vous pouvez offrir l’une des photographies de Zanele Muholi. Une artiste que j’admire grandement et à laquelle je consacre un passage dans cet article.

Autrement, vous pouvez trouver de très belles pièces pour quelques centaines d’euros, qui valent le coup !

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Phumula – Zanele Muholo – 2019 (en vente sur Artsy)

En savoir plus auprès des galeristes

L’avantage d’Artsy c’est de retrouver de nombreuses galeries et l’ensemble de leurs collections. Je tiens en particulier à vous parler de celle de Céline Moine. Vous pouvez découvrir les artistes qu’elle représente ou qu’elle a représenté. Dernièrement elle exposait Jérémy Gobé, dont j’ai parlé dans un live de mon calendrier de l’avent. Quelques pièces de son travail sur les coraux sont encore en vente sur le site.

Vous pouvez aussi découvrir voire offrir des œuvres de Liliana Gassiot. Une artiste également exposée à la galerie de Céline Moine, l’année dernière. N’hésitez pas à la contacter pour en savoir un peu plus sur les tarifs et conditions d’achats.

De très beaux cadeaux de Noël en perspective !

Pour en apprendre un peu plus sur ces deux artistes, n’hésitez pas à aller voir ou revoir mes lives instagram de Noël à leurs sujets! Juste ici pour Liliana Gassiot et Jérémy Gobé.

De quoi lire pour Noël

L’un des cadeaux de Noël le plus simple et facile à faire est un livre. Qu’il soit d’aventures, comique, ou bien à propos des recettes de Noël, il fait toujours plaisir.

Je vous propose aujourd’hui cet ouvrage tout particulier qui s’intitule Une histoire mondiale des femmes photographes. Il a été créé par Luce Lebart et Marie Robert aux Editions Textuel, à acheter sur leur site.

Les œuvres de 300 femmes photographes sont représentées tout au long des 450 pages. L’ouvrage est empreint du lourd travail des deux autrices, cherchant à mettre en valeur les femmes derrière l’objectif.

livre femmes photographes

Joyeux noël

Il est temps pour moi de terminer cet article en vous souhaitant de très belles fêtes de fin d’années.

Je vous souhaite, à l’instar de Mr. Jack de trouver la paix et la joie intérieure.

À tous, les amis, je vous souhaite un joyeux Noël!

 

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